Le secteur financier suisse investit dans la crise climatique
Les investissements et les financements proposés et effectués par les caisses de pension, les assurances, les banques et les gestionnaires de fortune suisses alimentent la crise climatique au lieu d’aider notre pays à atteindre les objectifs climatiques fixés par le gouvernement. C’est ce que révèlent les tests climatiques publiés aujourd’hui par l’Office fédéral de l’environnement.
- Depuis 2017, l’Office fédéral de l’environnement (OFEV) contrôle si les portefeuilles du secteur financier suisse sont conciliables avec l’objectif climatique international, à savoir contenir le réchauffement mondial en dessous de 1,5 °C. Les tests menés selon la méthode PACTA (Paris Agreement Capital Transition Assessment) sont un précieux instrument pour mesurer la compatibilité climatique du secteur financier suisse.
- Les résultats publiés aujourd’hui confirment que le secteur financier suisse n’est toujours pas sur la voie de la réalisation de l’objectif zéro émission nette.
- Il montre également que la participation volontaire et la publication incomplète des résultats des tests ne permettent pas de progresser en la matière.
- Pour que l’Accord de Paris ne devienne pas une mission impossible, le WWF préconise des objectifs contraignants, des plans climatiques crédibles ainsi qu’une transparence maximale en ce qui concerne la mise en œuvre des objectifs visés et leur réalisation.
Citation de Stephan Kellenberger, expert en finance durable au WWF Suisse
«Investir dans des entreprises qui continuent de promouvoir les énergies fossiles n’est pas compatible avec l’objectif climatique visant à contenir le réchauffement mondial en dessous de 1,5 °C. C’est un comportement irresponsable. Il est grand temps que la place financière suisse participe aux engagements nationaux pris dans le cadre de l’Accord de Paris sur le climat.»
Abandon des investissements dans les énergies fossiles: vaines promesses
En réorientant les flux financiers, les acteurs de la finance ont la possibilité de rendre l’économie plus durable, en accord avec les défis à venir. Or, en Suisse, le secteur de la finance investit globalement encore beaucoup trop dans le développement des énergies fossiles telles le pétrole ou le gaz. De plus, les établissements financiers chauffent encore leur parc immobilier aux deux tiers avec des combustibles fossiles. Le rapport de l’OFEV montre qu’entre les promesses du secteur financier et les mesures effectivement mises en œuvre, le fossé est immense. Outre les acteurs de la finance, ceux de la politique sont aussi appelés à réagir pour que les premiers prennent enfin le chemin de la neutralité climatique.
Lien vers le test climatique de l’OFEV: https://www.bafu.admin.ch/bafu/fr/home/documentation/communique/anzeige-nsb-unter-medienmitteilungen.msg-id-91898.html
Contact: Cédric Jacot-Guillarmod, WWF Suisse, Porte-parole, 079 445 87 79, cedric.jacot-guillarmod@wwf.ch
