KAZA: un avenir commun pour l'humain et la faune sauvage
La zone de conservation transfrontalière du Kavango-Zambèze (abrégée KaZa) est la plus grande de ce genre sur le continent africain et abrite une riche faune sauvage, dont des éléphants et des lions. Le WWF s’associe à la population locale pour que la cohabitation avec les animaux en liberté fonctionne et pour améliorer les connexions entre les zones sous protection.
La zone de conservation transfrontalière du Kavango-Zambèze KaZa est située dans le bassin du Kalahari et s’étend sur 520 000 km2, soit environ cinq fois le territoire de la Suisse. Ce réseau de zones protégées se situe entre l’Angola, le Botswana, la Namibie, la Zambie et le Zimbabwe.
Ces cinq pays ont décidé, en 2011, de développer ensemble leurs zones protégées au-delà de leurs frontières respectives, dans un esprit durable. La région est une véritable mosaïque de paysages: prairies, brousse, forêts et zones humides hébergent une faune d’une richesse incroyable. Près de la moitié des éléphants de savane d’Afrique, un quart des hyènes africaines, 15% des lions d’Afrique et d’innombrables autres espèces, dont des buffles, des girafes et des hippopotames vivent en ces lieux.
La structure ouverte du paysage convient à merveille à l’observation de ces animaux fascinants. Ce n’est donc pas un hasard si le tourisme s’est développé pour devenir la branche la plus importante de l’économie aux côtés de l’agriculture.
Cohabitation à l’épreuve
A l’heure actuelle, les communautés rurales ne profitent pas encore assez des recettes du tourisme alors qu’elles assument souvent les frais de la cohabitation avec la faune sauvage: les éléphants piétinent et pillent les champs, tandis que les grands fauves s’en prennent au bétail. Perçus comme une menace, les prédateurs sont abattus.
Près d’un tiers de la population locale de KaZa vit dans la pauvreté et dépend des ressources naturelles du pays pour assurer sa subsistance. Les terres sont néanmoins peu fertiles et le réchauffement climatique n’améliore pas la situation, bien au contraire. Pour nourrir une population toujours plus nombreuse, les terres sont transformées en pâturages et les forêts défrichées, ce qui accélère encore l’érosion des sols. La productivité agricole diminue et aggrave à son tour la destruction des ressources: un véritable cercle vicieux. Les animaux sauvages sont mieux adaptés aux conditions difficiles de leur milieu naturel, mais leurs habitats fragmentés disparaissent progressivement. Ces 15 dernières années, on estime que 12 000 km2 de biotopes ont disparu dans la zone de KaZa, ce qui représente environ 2,35% de sa surface totale.
Des solutions pour une meilleure harmonie
Pour le succès durable du projet, il est important que la population locale soit impliquée dans les efforts de protection de la nature et qu’elle en retire un avantage concret. Une cohabitation harmonieuse entre les habitantes et les habitants de la région, le bétail et les animaux sauvages est donc cruciale. Des zones de protection reliées entre elles par des corridors fauniques qui fonctionnent sont également nécessaires pour garantir les migrations saisonnières des animaux à la recherche de nourriture et d’eau. Pour cela, la collaboration de la population locale est incontournable. Concrètement, les objectifs sont les suivants:
Préserver les populations d’animaux sauvages
Pour protéger efficacement la faune sauvage, des chiffres fiables sur le développement des populations les plus importantes sont indispensables. Le WWF soutient les communautés locales dans le recensement des animaux en proposant des formations et en mettant de l’équipement à disposition, par exemple des pièges photographiques. Les données recueillies sont utilisées dans le cadre d’un projet pilote de système de crédits, qui prévoit des indemnisations pour les communautés qui côtoient la faune sauvage sur leurs terres.
Dans la zone transfrontalière entre le Botswana et la Namibie, le WWF soutient le développement d’une nouvelle destination touristique, qui assurera un revenu supplémentaire à moyen terme. Le WWF encourage en outre la collaboration transfrontalière entre les deux régions, dans une zone importante pour la faune, et renforce la gestion des ressources naturelles (p. ex. en régulant le commerce de plantes sauvages protégées entre les pays).
Au Botswana, le WWF analyse les structures des organisations locales, ancrées dans les communautés, pour développer et organiser des formations continues en fonction des besoins. Les membres des organisations apprennent par exemple à mieux utiliser leurs possibilités de participation dans le dialogue politique et à gérer les populations d’animaux sauvages de manière autonome.
Sécurité alimentaire améliorée pour la population locale
Dans le parc national Bwabwata en Namibie, le WWF forme des instructrices et des instructeurs pour la culture maraîchère, la création et l’exploitation de pépinières simples et l’élevage de volaille. Des jardins de démonstration, des cours organisés sur place et des visites d’échange dans les communes voisinent favorisent le transfert de savoir sur le thème de l’agriculture durable.
Des clôtures améliorent également la sécurité du bétail en mettant les bêtes à l’abri des grands prédateurs. Des programmes d’information les protègent davantage et réduisent la transmission de maladies, aussi avec les êtres humains.
En coopération avec un forum agricole au Zimbabwe, le WWF soutient la création d’une soixantaine de champs de démonstration destinés aux Farmer Field Schools, où les agricultrices et les agriculteurs peuvent tester de nouvelles méthodes de culture. L’effet de ces méthodes sur les sols et la biodiversité doit faire l’objet d’études à moyen terme.
Succès à ce jour et perspectives
Depuis le début du projet, les premiers recensements transfrontaliers d’animaux sauvages ont pu être réalisés avec le concours de la population. Les corridors fauniques importants ont également été identifiés et le programme de réserves communales a été développé avec succès. Grâce au soutien des autorités responsables, un visa touristique KaZa a pu être introduit, simplifiant les voyages entre les pays concernés.
Le soutien au réseau de zones protégées KaZa est un programme du WWF qui s’inscrit dans la durée. L’objectif est qu’à long terme, les organisations locales et les communes concernées défendent elles-mêmes leurs intérêts, avec succès. Le WWF soutient le développement des projets qui ont fait leurs preuves en Namibie et organise l’échange avec les pays voisins afin de faire connaître les meilleures pratiques en la matière. La protection de la biodiversité doit être renforcée et profiter aux personnes qui côtoient les animaux sauvages.
Ce que vous pouvez encore faire:
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