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La fonte des glaciers au Glacier Monaco, Svalbard, Norvège.

Effet de serre: comment les gaz à effet de serre modifient le climat

L’effet de serre naturel crée des conditions propices à la vie sur notre planète. Mais il y a un problème: l’activité humaine renforce massivement ce phénomène. Chaque jour, nous émettons des quantités astronomiques de gaz à effet de serre. La terre se réchauffe donc à la vitesse grand V, avec des conséquences potentiellement fatales.

Les relevés ne font aucun doute: il fait plus chaud sur terre. Surtout, la tendance s’accélère plus que jamais dans l’histoire de la planète. En 2020, il a fait en moyenne 1,1 degré plus chaud qu’entre 1850 et 1900. Sur la terre ferme, la hausse des températures moyennes est même de 1,6 degré.

Quelle est la cause de cette évolution inquiétante? Les scientifiques du climat s’entendent sur le fait que l’être humain en est le principal moteur. Depuis l’industrialisation, nous émettons d’immenses quantités de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, en particulier en raison de la combustion du pétrole, du gaz fossile et du charbon.

La règle veut que plus la concentration de gaz à effet de serre dans l’atmosphère est élevée, plus notre planète se réchauffe. La science du climat table sur une augmentation de la température moyenne mondiale de 2 à 3,6 degrés d’ici 2100, et ce malgré les mesures de protection du climat décidées actuellement. Il s’agit d’un réchauffement considérable qui menace l’existence même de la vie sur terre. C’est pourquoi les gouvernements doivent enfin agir avec fermeté, adopter des lois plus efficaces et les appliquer sans exception.

L’effet de serre occasionné par l’être humain

Sans l’effet de serre naturel, la vie sur Terre ne serait pas possible: au lieu d’une température moyenne mondiale de 15 degrés à proximité du sol, un froid glacial de -18 degrés règnerait sur la planète.

L’effet physique est le suivant: les gaz dits «à effet de serre» agissent comme un toit en verre. Ils permettent à la lumière du soleil, formée de courtes ondes, de rayonner sans obstacle sur terre. La surface de la planète absorbe en partie ces rayons et les renvoie dans l’atmosphère sous forme de chaleur. Les gaz à effet de serre empêchent toutefois le rayonnement thermique à longues ondes de s’échapper dans l’espace. A la place, ils en absorbent une partie et renvoient le reste dans toutes les directions, aussi vers la terre. Ce processus réchauffe la surface de notre planète et la couche inférieure de son atmosphère.

Les activités humaines augmentent la concentration de gaz à effet de serre dans l’atmosphère dans une mesure bien trop importante. Le toit de verre indispensable à la vie se transforme ainsi en piège mortel.

En brûlant du pétrole, du gaz et du charbon et en déboisant les forêts, nous renforçons l’effet de serre naturel. Le toit de verre indispensable à la vie devient un piège mortel.

La Terre s’est-elle réellement réchauffée?

Plusieurs valeurs de mesure permettent de constater le réchauffement climatique. La hausse de la température moyenne de la surface de la Terre à l’échelle mondiale est la plus connue d’entre elles. Elle permet en effet de suivre l’évolution à long terme de la température du système climatique. Surtout, elle prouve que la Terre se réchauffe globalement depuis 1900, même si chaque année n’est pas forcément plus chaude que la précédente. Il existe en outre des preuves évidentes d’une aggravation de cette tendance: les onze années les plus chaudes, du point de vue climatique, enregistrées depuis le début des mesures en 1880 se sont toutes produites après le tournant du millénaire.

D’autres valeurs de mesure importantes sont la température de l’air au-dessus des océans et celle mesurée à la surface de l’eau. Tous ces indicateurs montrent une tendance à la hausse! Les données disponibles actuellement ne laissent aucune place au doute.

L’être humain est-il responsable du réchauffement climatique?

Le climat terrestre a toujours évolué. Le réchauffement rapide auquel nous assistons depuis 1960 n’entre toutefois pas dans le modèle de la variabilité interne et externe, à savoir les domaines où les variations de température s’expliquent par l’effet de processus naturels. Il peut par exemple s’agir de fluctuations provoquées par les courants marins changeants, les cycles solaires, la trajectoire elliptique de la Terre ou les changements provoqués par des éruptions volcaniques.

Quand on tente, à l’aide de simulations climatiques, de reproduire l’évolution des températures de la dernière décennie, il apparaît que seule la prise en compte des facteurs provoqués par l’être humain, comme la combustion du charbon, du pétrole et du gaz permet de simuler le réchauffement planétaire effectif. La seule conclusion que l’on peut tirer de ce constat est que le réchauffement de la dernière décennie est en grande partie dû aux activités humaines.

Le soleil est-il un moteur du réchauffement climatique récent?

Le soleil est, de loin, le facteur extraplanétaire le plus important dans l’influence du système climatique de notre planète. Le soleil ne brille pas toujours avec la même intensité et n’envoie donc pas toujours la même dose d’énergie dans l’espace, en direction de la Terre. Se pourrait-il qu’une activité solaire plus intense soit la cause du réchauffement climatique actuel?

Cette hypothèse ne tient pas la route. Depuis 1978, plusieurs satellites mesurent précisément l’activité du soleil et montrent que son activité a légèrement diminué. Durant la période pertinente, le soleil a donc rayonné moins intensément en direction de notre planète, qui s’est malgré tout fortement réchauffée.

Que se passera-t-il en matière de réchauffement planétaire si nous parvenons à arrêter les émissions aujourd’hui?

Au premier abord, le constat peut paraître étrange, mais même si toutes les émissions de gaz à effet de serre produites par l’être humain cessent immédiatement, la Terre continuera de se réchauffer et son état se maintiendra encore longtemps. Notre système climatique est inerte et de nombreux gaz à effet de serre restent longtemps actifs dans l’atmosphère. Un arrêt immédiat des émissions n’aura donc pas pour effet de mettre instantanément fin au réchauffement.

Un autre facteur vient s’y ajouter: ces dernières décennies, les forêts, les océans et les sols ont absorbé près de la moitié des gaz à effet de serre que nous avons émis. Cette réserve-tampon s’amenuise d’année en année puisque des océans plus chauds absorbent moins de CO2 qu’avant, par exemple.

En conséquence, nous devons d’une part cesser d’émettre des gaz à effet de serre, et ce le plus vite possible. D’autre part, nous devons nous adapter au climat plus chaud. Les étés caniculaires de 2018 ou 2022 montrent que cette évolution a déjà des effets réels. Nous devons faire en sorte de nous adapter le mieux possible à ces nouvelles conditions.

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Le glacier d'Aletsch vers 1900
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Le glacier d'Aletsch en 2014

Le glacier d’Aletsch en 1856 et en 2014. Le recul provoqué par le réchauffement climatique est nettement visible.

Les six principaux gaz à effet de serre

Le dioxyde de carbone (CO2) est le plus connu, mais il n’est de loin pas le seul gaz à effet de serre pertinent. Les accords internationaux portant sur le climat, comme celui de Paris, règlementent les six gaz à effet de serre suivants:

CO2 – dioxyde de carbone

En raison de l’activité humaine, à l’image de la consommation de combustibles fossiles ou de la déforestation, la concentration de CO2 dans l’atmosphère a augmenté de plus de 50% depuis le début de l’industrialisation. Environ deux tiers du réchauffement planétaire sont imputables au CO2, ce qui en fait le principal coupable de ce phénomène. En Suisse, la consommation de combustibles et de carburants fossiles, à savoir du pétrole et du gaz fossile, est responsable de 80% de l’effet climatique. La majeure partie de ces émissions sont le fait du trafic motorisé, mais aussi des chauffages à mazout et à gaz. Le CO2 se décompose très lentement. On estime qu’après 100 ans, 15% à 40% des molécules émises se trouvent toujours dans l’atmosphère.

CH4 – méthane

Le méthane (CH4) est, après le dioxyde de carbone, le deuxième plus important gaz à effet de serre. A l’échelle mondiale, il participe au réchauffement climatique à hauteur de 18% environ. Les principales causes d’émissions de méthane sont l’élevage toujours plus intensif de bétail, l’irrigation des rizières, la consommation de pétrole, de gaz et de charbon ainsi que les décharges. Depuis le début de l’industrialisation, une augmentation de plus de 500% de la concentration de méthane dans l’atmosphère a été enregistrée, l’essentiel ayant été émis ces 10 dernières années. Le méthane a de plus, à court terme, un effet climatique bien plus important que le dioxyde de carbone: son potentiel nuisible par kilo est près de 28 fois plus élevé que celui du CO2. Avec une durée de vie moyenne de 12,4 ans, il se décompose en revanche bien plus rapidement dans l’atmosphère.

N2O – protoxyde d’azote

Ce gaz à effet de serre est responsable d’environ 6% du réchauffement climatique mondial et contribue en outre à détruire la couche d’ozone. Le protoxyde d’azote, ou gaz hilarant, est essentiellement produit par la fertilisation intensive des terres agricoles. Il est aussi un sous-produit de la combustion des agents énergétiques fossiles (pétrole, gaz fossile, charbon) et de la combustion de biomasse (défrichements par le feu dans les pays tropicaux). Dans l’atmosphère, le protoxyde d’azote a une durée de vie de 121 ans. Au kilo, il est près de 298 fois plus nocif pour le climat que le CO2.

SF6 – hexafluorure de soufre

L' hexafluorure de soufre fait partie des gaz à effet de serre les plus nocifs par kilo et reste plus de 3000 ans dans l’atmosphère. Il est utilisé comme isolant dans la technique à haute tension. La production technique de magnésium et la fabrication de semi-conducteurs produisent de grandes quantités d’hexafluorure de soufre.

PFC et HFC

Les hydrocarbures perfluorés (PFC) et les hydrofluorocarbures (HFC) sont avant tout utilisés dans les installations de climatisation, pour la production de mousses synthétiques et d’isolateurs électriques, et pour la fabrication de l’aluminium et des semi-conducteurs. Ces deux groupes de gaz à effet de serre synthétiques sont responsables, ensemble, d’une petite part de l’effet de serre. Ils sont surtout problématiques en raison de leur longue durée de vie dans l’atmosphère de plusieurs centaines, voire de milliers d’années.

Les exigences du WWF

  • Le WWF demande que la Suisse écoute la communauté scientifique. Elle doit réduire autant que possible toutes ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2040 au plus tard et compenser le reste par des émissions dites négatives (zéro net). Elle doit diviser ses émissions par deux d’ici 2030.
  • Il s’agit, pour la politique, d’un mandat clair: prendre des mesures efficaces dans tous les domaines, depuis le trafic automobile jusqu’à la production hydroélectrique. Vous en saurez davantage sur nos revendications concrètes à l’égard du monde politique dans nos dossiers consacrés aux thèmes pertinents.

Ce que vous pouvez faire

Moins nous émettrons de gaz à effet de serre dans l’atmosphère et plus nous aurons de chances de freiner le réchauffement climatique. Aidez-nous à y parvenir: nos conseils climatiques vous montrent comment contribuer à la protection du climat.

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Frau steht lächelnd am Bahnhof

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Sun met derrière la terre sous

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